La Chambre de commerce et d’industrie de Marseille

Contexte historique

En 1852, la Chambre de commerce de Marseille , qui était jusque-là logée à l’étroit au rez-de-chaussée de l’hôtel de ville, commande à l’architecte Pascal Coste (1787-1879) les plans du bâtiment qui va désormais abriter ses locaux. C’est le premier des grands édifices élevés à Marseille sous le Second Empire et qui vont remodeler le paysage monumental urbain.
Pascal Coste était depuis 1844 l’architecte de la ville. C’était un grand connaisseur des architectures arabe et persane qu’il a étudiées pendant ses voyages dans l’Empire ottoman et en Perse. De 1817 à 1827, il travaille pour Mehmet Ali, vice-roi d’Égypte, et participe en 1840 à la mission diplomatique d’Édouard Sercey en Perse. Il en ramène de très nombreux croquis, notamment des ruines de Persépolis, qui vont l’inspirer pour le décor de la grande frise de la façade de la Bourse.

Le décor sculpté de tout le bâtiment, confié à de grands artistes parisiens de l’époque, célèbre le commerce marseillais. Le morceau de bravoure est la grande frise de la façade, 27 mètres de long, œuvre du sculpteur Armand Toussaint : « Marseille accueillant les peuples de la Méditerranée et de l’Océan ». Inspirée d’un relief de Persépolis représentant tous les peuples de l’Empire perse apportant leur tribut au roi des rois Darius, la frise adapte l’allégorie classique des richesses venant des quatre parties du monde au discours de la chambre de commerce, exaltant l’enrichissement de la ville par ses activités commerciales internationales.

À l’intérieur du bâtiment, aux voussures du plafond de la grande salle des pas perdus, dix reliefs du sculpteur François Gilbert commémorent les grandes étapes de l’histoire économique de Marseille.

Le premier est sans surprise dédié à la fondation de Marseille. Le septième représente la conquête de l’Algérie, officialisant dans le programme décoratif du Palais de la Bourse l’objectif économique de la colonisation et les retombées financières attendues pour Marseille.

Approche critique