L’Institut colonial de Marseille : une institution entre science et commerce

Ou comment l’institut colonial de Marseille devient un outil économique

Œuvre d’Edouard Heckel, botaniste, l’Institut colonial de Marseille créé en 1893 se compose d’un laboratoire de recherche, d’un jardin d’acclimatation, d’une bibliothèque, d’un musée et de chaires d’enseignement. Pour la diffusion des connaissances, il édite aussi ses propres annales. En 1906, après le succès de l’Exposition coloniale de Marseille, l’Institut colonial marseillais est créé par la Chambre de commerce de Marseille en faisant abstraction de la structure existant antérieurement, dont on ne reconnaît plus que le musée et les chaires d’enseignement. Dès lors, on distingue le Musée colonial de la Faculté des sciences, à vocation purement scientifique, de l’Institut colonial marseillais de la Chambre de commerce, destiné à promouvoir la commercialisation « des richesses coloniales ». Le Musée colonial conserve son ambition scientifique et poursuit la publication de travaux au sein des Annales du Musée colonial de Marseille. L’Institut colonial marseillais publie, quant à lui, une revue plus politique, L’expansion coloniale, qui cherche à légitimer économiquement la colonisation. Mais la seconde guerre mondiale sonne le déclin de ces structures qui disparaissent complètement dans les années 1960 au moment de la décolonisation.

Auteurs et autrices

Bibliographie

Vila Bruno (2023). “Histoire du Musée colonial de la Faculté des Sciences de Marseille”, in Vila Bruno (édité par), Les collections naturalistes de la faculté des sciences de Marseille (Université d’Aix-Marseille) : du matériel d’étude à la patrimonialisation, collection « Les impromptus du LPED », Volume 7, LPED, Marseille, p. 130-147, RIS, BibTeX.

Sabattini Brigitte (2023). “Le musée colonial de Marseille, du projet scientifique initial à la découverte des cultures de l’Empire”, in Vila Bruno (édité par), Les collections naturalistes de la faculté des sciences de Marseille (Université d’Aix-Marseille) : du matériel d’étude à la patrimonialisation, collection « Les impromptus du LPED », Volume 7, LPED, Marseille, p. 240-261, RIS, BibTeX.

Singaravelou Pierre (2011). Professer l’Empire. Les « sciences coloniales » en France sous la Troisième république, Publications de la Sorbonne, Paris, RIS, BibTeX.

Morando Nicolas (2007). Les instituts coloniaux et l’Afrique, 1893-1940 : ambitions nationales, réussites locales, Karthala, Paris, RIS, BibTeX.

Choux Pierre (1936). “L’œuvre coloniale d’Henri Jumelle”, Annales du musée colonial de Marseille, 4(2), p. 1-84, RIS, BibTeX.

Jumelle Henri (1915). “Le Dr. Heckel”, Annales du musée colonial de Marseille, 3, p. 1-13, RIS, BibTeX.

Heckel Edouard, Jumelle Henri, Jacob de Cordemoy Hubert, Laurent Louis, Eberlin Michel, (1900). Notice sur le Musée et l’Institut Colonial de Marseille, Imprimerie typographique Henri Roberge, Paris, RIS, BibTeX.

Pour citer

VILA Bruno (2025). “L’Institut colonial de Marseille : une institution entre science et commerce”, Mars Imperium (https://marsimperium.org/l-institut-colonial-de-marseille-une-institution-entre-), page consultée le 17 février 2025, RIS, BibTeX.