La compagnie Algérienne, une banque au service de la financiarisation coloniale

Contexte historique

L’essor des banques modernes, avec la création de grandes banques comme la Banque de France en 1800 et le Crédit Lyonnais en 1863. La Compagnie Algérienne de Crédit et de Banque a joué un rôle important au service des entreprises coloniales en Algérie. Fondée en 1877, elle a évolué pour devenir la Société Nouvelle de la Compagnie Algérienne de Crédit et de Banque en 1948. La Compagnie Algérienne a été créée en 1877, suite à la dissolution de la Société Générale Algérienne. Elle s’est spécialisée dans les opérations bancaires et financières, soutenant les entreprises coloniales en Algérie et dans d’autres régions comme la Tunisie, le Maroc, la Syrie et le Liban. Sa période d’expansion commence en 1948, la branche bancaire de la Compagnie Algérienne a été filialisée sous le nom de Société Nouvelle de la Compagnie Algérienne de Crédit et de Banque.
Son impact est considérable en termes de soutien aux Entreprises. La compagnie a facilité les transactions financières et offert des services bancaires aux entreprises coloniales, contribuant ainsi à l’exploitation économique des colonies, de développement des Infrastructures financières nécessaires à l’exploitation des ressources naturelles et à la croissance économique des colonies. La Compagnie Algérienne a donc été un acteur clé dans le système économique colonial, soutenant les entreprises et facilitant l’exploitation des ressources locales.

L’introduction des bons de souscription a joué un rôle important dans le financement de la colonisation française, notamment au XIX^e siècle. Ces bons permettaient aux investisseurs métropolitains de financer des projets coloniaux en échange de parts dans les entreprises ou les territoires colonisés. Leur émission par des entreprises ou des institutions financières pour lever des fonds a permis aux investisseurs d’acheter des actions ou des parts de projets coloniaux à un prix fixé. L’utilisation des Fonds levés étaient utilisés pour financer des infrastructures, des exploitations agricoles, et d’autres projets économiques dans les colonies.
Le financement des Projets par bons de souscription a facilité le financement de vastes projets de colonisation, tels que la construction de chemins de fer, de ports et d’usines qui ont attiré des capitaux métropolitains vers les colonies, contribuant ainsi à l’expansion économique et territoriale de la France.

Approche critique

La financiarisation coloniale est un aspect complexe et souvent controversé de l’histoire coloniale, qui continue d’influencer les économies et les sociétés actuelles. Ces investissements bénéfiques pour les investisseurs ont souvent conduit à des inégalités et à l’exploitation des populations locales. Les bons de souscription étaient donc des outils financiers cruciaux pour soutenir et étendre l’empire colonial français.
Il est difficile de connaître la part d’enrichissement des banques actuelles fondée sur les investissements coloniaux comme on a pu l’interroger sur les fortunes des armateurs négriers mais il est probable qu’ils soient considérables.

Les puissances coloniales ont établi des infrastructures financières pour faciliter l’exploitation économique des colonies, comme les banques et les systèmes de transport. Souvent orientées vers l’exportation de matières premières et la dépendance vis-à-vis des marchés internationaux, limitant le développement industriel local. La financiarisation coloniale a souvent conduit à des inégalités économiques et sociales, avec une concentration de richesse et de pouvoir entre les mains des colonisateurs et des élites locales collaborant avec eux. C’est une situation qui est régulièrement interrogée concernant les békés dans les territoires d’outremer français.

Samia Chabani