Gaston Defferre et les décolonisations / Indépendances africaines

Arrivé aux affaires politiques au moment de la décolonisation, Gaston Defferre devient un acteur important de cette période. Nommé sous-secrétaire d’état à l’outre-mer en 1946, le socialiste s’affirme comme un réformiste colonial, hostile à la colonisation telle qu’elle est, sans être pour autant anticolonialiste. Partisan de la négociation en Indochine, il se retrouve néanmoins, en 1950, à faciliter le départ des navires transportant des armes depuis Marseille au nom de la lutte contre le communisme, pour rassurer les acteurs économiques de la ville portuaire dont il veut devenir maire… Quelques années plus tard, en tant que ministre de la France d’outre-mer, soucieux d’éviter un engrenage militaire en Afrique subsaharienne, il est à l’initiative d’une décolonisation législative ouvrant la voie à l’autonomie interne des colonies. Mais en tant qu’élu marseillais, il s’assure dans les Traités de Rome que la France puisse arrimer ses colonies à l’Europe en construction et rassurer le patronat phocéen… Cette double posture, de ministre et d’élu local, se retrouve également dans ses prises de position par rapport à l’indépendance de l’Algérie qu’il refuse longtemps, inquiet de l’arrivée de nombreux rapatriés à Marseille.