Lutter contre l’impérialisme depuis Marseille

À la fin du XIX^e siècle, Marseille est un carrefour pour les voyageurs entre l’Empire et la métropole. Les populations malgaches, africaines, ou encore asiatiques et caribéennes s’y rencontrent. Après la première guerre mondiale, la métropole devient un lieu stratégique de la lutte anticoloniale, plaçant Marseille au premier plan. Cette lutte passe par le Parti communiste. Le premier congrès du PCF se tient à Marseille en 1921, les colonisés y sont représentés. Ils créent alors une association, l’Union intercoloniale qui, en 1926, se divise en plusieurs associations sur des bases nationales ou « raciales », comme la Ligue de défense de la race nègre fondée par Lamine Senghor, un ancien tirailleur sénégalais. À travers ses conférences, il se mobilise contre l’impérialisme français et encourage la création de sections locales comme à Marseille où les mouvement anti-impérialistes sont surveillés de très près par les pouvoirs publics (via le Service de contrôle et d’assistance des indigènes). De leur côté, les travailleurs annamites s’opposent à l’Exposition coloniale internationale de 1931. Une grande manifestation est organisée. Dans ce même état d’esprit anti-impérialiste, les dockers africains se mobilisent contre l’envoi d’armes en Indochine après la Seconde Guerre mondiale.