Le hangar d’Arenc, à la source des centres de rétention sur le port de Marseille

Après la guerre d’Algérie, dans un hangar d’Arenc sur le port de Marseille est créé un centre de rétention, qui va devenir emblématique des pratiques de l’État français en matière d’immigration. Lors de son ouverture, en 1962, l’administration outrepasse les dispositions des accords d’Evian qui avaient instauré la liberté de circulation… En toute illégalité, elle met en place un système de contrôle sanitaire à l’arrivée des Algériens, un système de rétention et d’expulsions pour les Algériens dits oisifs, sans contrat de travail. Ces refoulés ou expulsés passent dans le bâtiment insalubre d’Arenc où sont aménagés des dortoirs. Dédié aux Algériens, il s’ouvre ensuite à toutes les personnes qu’on veut expulser du territoire français. Ce lieu, longtemps caché, devient en 1975 l’enjeu d’une vive polémique. Le scandale de la prison illégale d’Arenc est révélé. On y voit une perpétuation du fait colonial. En 1981, les pouvoirs publics français mettent en place un dispositif officiel de rétention, et Arenc devient un Centre de rétention administrative.