Les échanges économiques entre Marseille et l’Algérie (XIX^e-XX^e siècle)

Si les échanges entre la cité phocéenne et l’Algérie ont débuté bien avant la colonisation, c’est à partir de la conquête de 1830 qu’ils prennent une nouvelle dimension, à la charnière des économies portuaires, agricoles et industrielles. Au début du XX^e siècle, les rivages algériens nourrissent une grande partie des importations et exportations marseillaises. Ces trafics mettent en jeu des produits variés, allant des céréales aux métaux, en passant par les vins, les primeurs, les phosphates et les bestiaux. Ils déterminent également des transformations d’infrastructures portuaires, des reconfigurations d’arrière-pays agricoles et des évolutions dans les techniques de manutention de part et d’autre de la Méditerranée. À cet égard, le marché algérien constitue un laboratoire d’innovations pour le conditionnement de gros volumes de marchandises, à l’instar du transport de vin en vrac sur des navires pinardiers dans les années 1930 ou de l’emploi de containers après-guerre pour sécuriser et normaliser les trafics de primeurs. Loin de disparaître après l’indépendance algérienne, ces échanges économiques se reconfigurent selon une logique post-coloniale autour d’un produit phare : les hydrocarbures sahariens.