MAHDJOUB Dalila

Artiste, diplômée de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Lyon

Diplômée de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Lyon en 1994, Dalila Mahdjoub, née en 1969 à Montbéliard, vit et travaille à Marseille. Elle a participé à de nombreuses expositions, parmi lesquelles : « Ils ont fait de nous du cinéma, دارو بينا سينيما », (La Compagnie, Marseille, 2024) ; Jeu de Paume Lab_Nouvelles distances (Jeu De Paume_INSTAGRAM, Paris, 2021) ;143 rue du désert (La Compagnie, Marseille, 2019) ; Cycle Algérie-France, la voix des objets (Mucem, Marseille, 2019) ; Des traces coloniales aux expressions plurielles (Musée National de l’Histoire de l’Immigration, Paris, 2020) ; L’eau textile (La Manufacture, Roubaix, 2016) ; Made in Algeria et J’aime les panoramas (Mucem, Marseille, 2015- 2016) ; Frontières (Musée National de l’Histoire de l’Immigration, Paris, 2014). Elle a par ailleurs coréalisé avec l’artiste Martine Derain de nombreux projets artistiques dans l’espace public, notamment D’un seuil à l’autre, une petite archéologie au seuil d’une résidence sociale Sonacotra (Adoma) dans le quartier Belsunce à Marseille (2004-2007) ou En Palestine, il n’y a pas de petites résistances, intervention éphémère sur les tickets de bus d’une compagnie entre Ramallah et Jérusalem, Palestine (1998).

https://documentsdartistes.org/artistes/mahdjoub/repro.html

Par Caroline Hancock, 2021 :
"Dalila Mahdjoub transforme ses souvenirs et ses observations incisives sur la société en travaux poignants de mise en lumière d’histoires de mépris ou d’humanité avec une sensibilité maitrisée. Ses cartographies de l’exploitation, des absurdités administratives, des clichés médiatiques cinglants qui impactent sévèrement le quotidien de personnes racisées ou perçues comme potentiellement étrangères en France sont transmises, entre autres, par des récits ou des rendus de son expérience de la diaspora algérienne. Ses jeunes années se passent dans le contexte industriel et post-colonial à Montbéliard. Son intérêt pour le terrain sociologique, la question urbaine et un artivisme affirmé se précise. Durant ses études à Lyon, la rencontre de Ruedi Baur et ses réflexions sur le design graphique, l’urbanité et le civisme font sens et Marseille l’appelle. Proche des lieux de vies et de création tels que la compagnie dans le quartier de Belsunce et des figures de proue comme Christine Breton, Martine Derain et Raphaëlle Paupert-Borne, Dalila Mahdjoub fait partie d’une communauté d’action et de réflexion productive au plus proche du réel du passé et d’aujourd’hui. L’hospitalité et la proximité sont au rendez-vous de leurs projets individuels ou collectifs, incitant à des résistances à l’égard des statuts quo malencontreusement ancrés qui sapent avec une constance cynique le respect de l’altérité. Les langues, les mots, l’écriture et l’oralité, leur apprentissage et leur usage, sont au cœur de son œuvre. « Romilla », un roman co-écrit avec Christine Breton (éditions commune, 2018), trace un pan de son héritage familial. À lire aussi :« Voice », publié dans la revue Vacarme 89 (2020) et son article « Traces of Contempt and Traces of Self-Esteem : Deconstructing our Toxic Colonial Legacy » dans l’ouvrage Decolonizing Colonial Heritage. New Agendas, Actors and Practices in and beyond Europe dirigé par Britta Timm Knudsen, John Oldfield, Elizabeth Buettner, Elvan Zabunyan (Éditions Routledge)."

https://documentsdartistes.org/artistes/mahdjoub/repro.html